« Comment se défaire de son ego ? C’est une bonne question » entend-on très souvent.
J’aimerais donc vous proposer à travers cet article, un petit questionnement autour de cette réflexion si elle fait écho en vous.
Qu'est ce que l'EGO ?
L'égo désigne le moi, c'est-à-dire la représentation et la conscience que tout individu à de lui-même. Il a une appétence fondamentale : un désir d'existence et de plaisir.
"Tout le monde a besoin d’une forme d’ego pour avoir une bonne estime de soi, mais quand cet ego s’affirme aux dépens des autres, qu’on cherche constamment à les dominer ou qu’on s’affranchit de tout ce qu’ils peuvent penser et ressentir, alors là, l’ego surdimensionné a quelque chose de pathologique."
Nous dit Laurent Schmitt, psychiatre.
A quoi nous sert notre ego ?
Dans le langage courant, on parle souvent d'égo de manière péjorative lorsqu'il est "grand", pour qualifier une personne qui place ses intérêts avant ceux des autres par exemple. L’égo est un mécanisme de défense insidieux et destructeur, qui peut être à l’origine de nombreuses souffrances personnelles et relationnelles. Ce petit démon nous pousse souvent à ne pas se contenter de nos succès et à toujours chercher la perfection. Pour les bouddhistes, l’ego est une construction mentale, une illusion qui nous empêche de nous libérer et nous pousse à nous prendre pour « le centre du monde ».
Les relents de fierté déplacée, de confiance en soi outrancière et d’absence de remise en question, ceci est le signe d’un égo surdimensionné. C’est une des dispositions psychologiques les plus « dangereuses » lorsqu’il s’agit d’atteindre l’objectivité et l’équilibre dans sa vie quotidienne. Il nous empêche effectivement de ressentir qui l’on est vraiment, en harmonie avec soi-même et notre véritable « soi ».
L'égo nous empêche d'être objectif
Prenons un exemple tout simple qui pourrait déjà être arrivé à bon nombre d’entre nous : Nous croisons notre voisine dans l’ascenseur, elle en tailleur, talons Louboutin, parfumée au Chanel N°5 et nous, en tenue décontractée et baskets boueuses après une balade en nature. Nous faisons l’effort d’entamer une discussion mais elle nous snobe et esquisse un sourire hautain qui pourrait vouloir dire « Nous ne sommes pas du même monde, vous et moi ». On ne va pas se mentir qu’il nous est tous arrivé de ressentir une pointe de jalousie, et d’avoir cette furieuse envie de lui faire savoir que notre vie aussi mérite l'admiration des autres, et que notre situation est différente mais que si on réarrangeait nos priorités, on pourrait aussi s’offrir une collection de Louboutin ! En voilà un bel exemple de l’effet de l’égo !
Pourtant, on sait que pour être heureux, nous n'avons pas besoin d’être attaché à des biens matériels. Là, c’est juste notre égo qui s’exprime, avec une telle force qu’il est ce petit diable enfermé dans une boite, une boite que les autres égo ouvrent à leur guise et qui nous blessent au passage (derrière son sourire moqueur de la voisine, se cache peut être un manque de confiance en elle ou une certaine blessure). L’égo des autres réveille notre égo et nous fait parfois souffrir.
Le lien entre désir et ego
Finalement, quand on désire quelque chose, c’est notre égo qui parle. Parce qu’on cherche inconsciemment à accroitre notre sentiment d’identité. Nous croyons que cela va ajouter un plus à qui l’on est. Cela nous rendra spécial, unique, intéressant et va nous apporter de la valeur.
Mais ceci est bien une illusion… Pour un certain nombre de courants spirituels, l'ego est la représentation fausse qu'un individu se fait de lui-même. Cette représentation fait écran à la vraie nature de l'homme.
La confiance en soi
Si je vous pose la question « Mais qui êtes-vous véritablement ? » Hé bien, nous restons souvent coi devant cette question et nous ressentons même un certain flou sur qui nous sommes. Certains d'entre nous avons peur de ne pas avoir assez de valeur. On va donc se créer une « fausse » identité, qui se veut rassurante, notre égo. Le problème est que plus nous allons développer cette fausse identité, plus nous allons nous éloigner de notre vraie nature. Vivre dans l’égo, ce n’est pas vivre libre puisque nous sommes dépendants du jugement des autres, du bien-pensant de ceux qui nous entourent.
L’homme est naturellement guidé par une envie, par le besoin d’obtenir ce qui lui semble inatteignable. Cette volonté peut nous amener à perdre de vue nos objectifs personnels à notre portée, peut nous séparer des autres par des conflits alors que la véritable nature de l’homme tend à l’union…
Alors il faut continuer à développer sa confiance en soi et en la vie, se rassurer sur sa vraie valeur, c’est cela qui va nous aider à moins réagir aux attaques, à moins manifester notre propre égo. Notre état de confiance va nous permettre d’accéder à nos propres ressources qui sont nécessaires pour trouver des solutions aux difficultés. En résumé, attention à ne pas confondre amour-propre et égo ! L’amour-propre (illustré par le magnifique poème de Charlie Chaplin, un véritable bijou pour l’âme) est l’amour de soi-même, ne pas se comparer aux autres mais être la personne qui nous correspond, qui nous parle.
Ne soyez donc pas parfaits mais soyez vous-même, authentique, unique !
Vous verrez, vous vous sentirez plus libre !