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Thérapie centrée sur les émotions (EFT) : Une nouvelle vision de l'amour ?

Dernière mise à jour : 25 juin 2020


J’ai suivi en 2014 une formation en « thérapie centrée sur les émotions pour couple (Emotionally Focused Therapy (EFT) en anglais) qui a marqué ma vision des échanges de couple et humains. Je vous fais découvrir ici le premier chapitre du livre «Serre-moi fort» écrit par Sue Johnson, psychologue clinicienne et inventeur de l’approche EFT.

Sue Johnson observe qu’au cours du 21e siècle, l’histoire d’amour est devenue la relation émotionnelle au centre de la plupart de nos vies. Et ce en raison notamment du fait que nous vivons dans un état d’isolement social de plus en plus élevé. La plupart d’entre nous ne bénéficions plus, en effet, des avantages communautaires et de la proximité de nos familles ou de nos amis d’enfance. Elle rapporte avec humour qu’inévitablement, nous exigeons de nos partenaires amoureux une connexion émotionnelle et un sentiment d’appartenance que sa grand-mère, en son temps, pouvait obtenir de son village entier. Entre individualisme et besoin de soutien, une forte pression est exercée sur le couple qui peut s’en trouver secoué.

Penchons-nous sur sa définition de l’amour. Inspirée par la théorie de l’attachement de John Bowlby, l’amour est pour l’auteure le mécanisme de survie le plus convaincant de l’espèce humaine; non seulement pour la reproduction (qui peut se faire sans amour), mais avant tout car l’amour nous amène à nous lier émotionnellement à certains individus qui nous soutiennent en retour dans les tourments de la vie.

Pour elle, l’amour est un besoin d’attachement émotionnel ancré dans nos gènes et notre corps. Ce besoin de dépendance affective à certains individus uniques est essentiel à notre stabilité physique et mentale. Cette vision est en opposition à l’idée sociale et psychologique longtemps établie que maturité rime avec indépendance et autonomie.

A la place, l’EFT parle de « dépendance réussie » ; contrairement à la croyance d’auto-suffisance de nos cultures, les recherches dans le domaine montrent que paradoxalement, plus on se sent capable de demander de l’aide à son partenaire, plus indépendant on devient. Un sentiment d’attachement fort et sincère au partenaire amène, notamment, une meilleure gestion du stress et de l’anxiété, une facilité à demander de l’aide et à la retourner, moins d’agressivité lors des disputes, une meilleure estime de soi, plus de curiosité et d’ouverture à la nouveauté, une remise en question personnelle facilitée. Quand on peut « se serrer fort l’un l’autre » et expérimenter une sécurité affective, nous sommes envahis par les hormones du plaisir (ocytocine et la vasopressine) qui activent le centre du bien-être et nous emplissent d’un sentiment de calme et de confiance, nous rendant ensuite plus à même de résoudre les problèmes et de poursuivre notre développement.

L’auteure conclut en soulignant que l’amour n’est pas la cerise sur le gâteau de la vie. L’amour est un besoin primaire, au même titre que l’oxygène ou l’eau. Lorsque nous comprenons et acceptons cette donnée, il devient plus facile d’aborder le coeur de nos problèmes relationnels.

J’en retiens que contrairement à une vision encore répandue dans le monde sociétal et de la psychologie, se lier profondément à autrui, compter sur l’autre, ne nous rend pas forcément immatures et régressifs, mais permet au contraire un sentiment de sécurité affectif et général que l’on peut ensuite mettre au service du couple et de soi-même.

Référence : Sue Johnson. Serre-moi fort! Sept conversations pour une vie entière d’amour. (2008). Editions First-Gründ (poche).

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