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La croissance post-traumatique

« Kintsugi : technique ancestrale japonaise consistant à réparer un objet brisé en renforçant ses fissures avec de l’or »


Les aléas de la vie vont nous mener à probablement tous devoir un jour expérimenter une expérience douloureuse ou traumatique. En espérant ne pas devoir forcément parler de traumatismes graves (comme par exemple les agressions, accidents, catastrophes naturelles, attentats ou autres), chacun peut un jour être confronté à un événement de vie potentiellement traumatisant : l’annonce d’une maladie, une rupture amoureuse, la perte d’un proche, un licenciement, une crise sanitaire comme celle que nous vivons actuellement et le stress qu’elle engendre au quotidien, etc.


Face à de tels événements, les êtres humains ne réagissent pas tous de la même manière. Certains pourront être accablés et peut-être même développer des maladies psychiques (dépression, anxiété, état de stress post traumatique par exemple). D’autres arriveront à s’aider de ressources internes (résilience, stratégies de coping efficaces) leur permettant de mieux traverser ces moments difficiles. Dans certains cas, il est même possible d’aller plus loin que la rémission : les éléments traumatisants de notre vie peuvent en effet nous amener à ressortir grandis intérieurement. On parle alors de croissante post-traumatique.


De quoi s’agit-il exactement ?

Selon Tadeschi et Calhoun, la croissance post-traumatique se définit comme « l’ensemble des changements psychologiques positifs que vit une personne à la suite d’un événement traumatique ».

Ainsi, la croissance post-traumatique est davatage que la faculté à se sortir de l’adversité pour revenir à un état fonctionnel « normal » ; elle représente un véritable changement interne positif face au trauma, par la reconstruction et l’adaptation de ses croyances et de ses valeurs.


Tadeschi et Calhoun ont ainsi mis en évidence plusieurs domaines de vie dans lesquels la croissance post-traumatique pourrait amener des changements importants :

  • L’appréciation de la vie : face au traumatisme, la personne va repenser ses priorités et revaloriser sa vie ;

  • L’amélioration des relations sociales : celles-ci peuvent prendre plus d’importance, les liens se voient renforcés. L’empathie et l’altruisme augmentent ;

  • Le développement d’un sentiment de force intérieure : un sentiment de confiance et force personnelle plus intense ;

  • Des changements spirituels peuvent intervenir : avec une notion de transcendance de la vie et une remise en perspective des valeurs personnelles ;

  • De nouvelles possibilités et nouveaux chemins de vie sont envisagés.


Applications

Nous ne pouvons bien évidemment pas choisir les événements douloureux qui se présenteront à nous tout au long de notre parcours de vie… Par contre, nous pouvons essayer de modifier notre manière de répondre, nos stratégies d’affrontement ou de coping, face aux difficultés et favoriser les facteurs permettent d’augmenter notre croissance post-traumatique : les notions d’optimisme, de support social, ou d’ouverture émotionnelle. Nous pouvons également nous rappeler qu’il est possible de ressortir grandi des expériences douloureuses de notre vie, et sans en négliger la souffrance qui pourra être ressentie. Ceci nous permettra peut-être de les vivres sans en intensifier les difficultés.


Source

Tedeshi, R.G., & Calhoun, L.G. (2004). Posttraumatic Growth: Conceptual Foundation and Empirical Evidence. Philadelphia, PA: Lawrence Erlbaum Associates

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